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Le journal de bord d'un skipper privé sur le Bassin d'Arcachon.

REPERAGE - Croisière Jouvence le 20/08/2016

Le coefficient annoncé de marée est de 103. Le jusant finira sa besogne à 13h49. Une légère pluie est annoncée.
La houle à l’océan est forte, 2 à 3 mètres, mais il n’y a pas un pouce de vent. La température est basse, 17°.

Nous quittons le port d’Arcachon à 11 heures, au descendant, en direction du banc de Bernet pour effectuer un premier repérage. Les fortes marées sont pour nous l’occasion d’identifier le mouvement des bancs de sable. A l’aide de notre GPS, nous relevons des points, qui nous permettront de naviguer confortablement et en toute sécurité, en dépit des marées et les conditions de visibilité.

Après une courte escale improvisée sur la crête de Bernet, au droit de la jetée du Moulleau, nous mettons le cap sur la passe nord et le banc du Toulinguet. Comme à l’accoutumée, les nuages ont dissuadé la plupart des plaisanciers.

Nous atteignons en trente minutes la bouée 8 ; la carène tulipée de Jouvence, la puissance de son moteur et le jusant nous transportent sans effort, jusqu’à la bouée 6. Nous décidons de mouiller, à quelques mètres des lèvres de sable du Toulinguet, pour attendre la renverse.

La pluie s’invite et le cockpit bien abrité nous protège. Le varech égaré à la surface du flux marin nous confirme la puissance du courant descendant et la pertinence de la règle des douzièmes.

C’est l’heure du déjeuner. Le temps de compter jusqu’à trois, la table extractible transforme le cockpit en salle à manger. La salade de pâtes est faite maison ; le dessert du jour nous a été préparé par notre traiteur, dont une fois de plus nous louons la justesse du travail.

La pluie est déjà un souvenir lointain ; les nuages lèvent leur voile de gris aux nuances intenses ; le soleil réchauffe la passe et surexpose le banc d’Arguin. Nous sommes seuls à la pointe extrême du Toulinguet; nous décidons de remonter la passe à petite machine. Quatre plaisanciers ont investi la petite conche située au nord du banc.

Il est 14 heures, l’étale n’est plus. Nous profitons de cette absolue sérénité et de l’absence de vagues, en dépit de la houle qui déferle au loin, pour mémoriser un parcours vers un banc isolé, encore plus insolite, encore plus improbable.

Nous avons la confirmation de notre intuition. Un banc de rêve, que nous gardons en mémoire, un lieu qui ne s’explique pas mais se vit.

Avec notre Lumix aux qualités techniques sans faille, nous n’arrivons pas à saisir la beauté de ces instants, le rythme, les flagrances marines, l’intensité de cet espace à la fois immense et pourtant à notre portée.

Nous aimerions avoir des yeux en plus, des narines en plus et une infinie mémoire, pour ne rien oublier de ce moment unique.

L’heure tourne, le flux montant est à l’ouvrage, aussi discret que puissant. Nous décidons de prendre des repères entre la Nord et la SUD, dans l’alignement de la pointe extrême du Ferret, puis nous mouillons le temps de quelques pas perdus, au beau milieu du Bassin, sur un banc isolé, gourmand de sable, qui nous offre une vue panoramique à 360° sur tout.

Retour par la côte Pylataise et le Moulleau, histoire de vérifier que même à marée basse, par 103 de coefficient, le très faible tirant d’eau de Jouvence nous permet de naviguer sur un filet d’eau.

Il est 15h, le repérage est terminé, l’Estey d’Afrique nous salue, avant de mettre le cap sur le port d’Arcachon et de nous amarrer au ponton 15. Oui, certains jours, le temps passe trop vite, vraiment trop vite !

 

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